Robert FRANCK, Londres, 1951 – Photo présentée aux Rencontres d’Arles 2018
Les publications récentes et presque concomitantes de deux articles signés respectivement par Hélène PICARD[1] et par Michel DALMAS[2], ainsi qu’une étude publiée par l’ANACT[3], m’ont donné le prétexte et l’envie de rédiger cette contribution. Elle s’est nourrie également d’une « somme » collective, publiée en 2017.[4]
Je voudrais donc ici mettre en lumière (et réagir sur) quelques points qui me semblent particulièrement cruciaux. En effet, en explorant une voie nouvelle, celle du Management par le Care, je suis de plus en plus interpelé sur le processus de libération : qu’en pensez-vous ? En quoi le Management par le Care s’en distingue-t-il ? Voici quelques éléments de réponse à ces questions, fondés sur les éclairages des auteurs cités qui sont ici prolongés par mes propres réflexions.
Ce faisant, j’entends contribuer au débat qui s’est instauré en France entre les promoteurs de ce modèle (qui s’appuient sur un nombre limité de « success stories » : Favi, Gore, Harley Davidson, etc.) et des critiques qui s’appuient le plus souvent sur une analyse plus théorique qu’empirique (« il manque une véritable évaluation systématique et empirique de la notion d’entreprise libérée », nous dit ainsi l’ANACT dans l’étude citée).
Cet article est divisé en deux parties : je conclurai par un retour sur le Management par le Care dans une prochaine contribution… Une version plus resserrée de cet article est publiée sur le blog The Conversation.
[1] In Envies de Changer, N°2, publication de la chaire Mindfulness – Bien-être au travail & Paix Economique de Grenoble Ecole de Management Hélène Picard est docteure en gestion de l’Université Paris-Dauphine. Elle a rejoint la chaire Mindfulness de Grenoble Ecole de Management en tant que chercheuse, avec une spécialisation plus marquée sur les thèmes du bien-être au travail / pleine conscience. Sa prise de position (critique) se fonde sur des observations de terrain – soit le recueil de la parole « vécue » de plus de 130 salariés de deux organisations dites « libérées », l’une en France et l’autre en Belgique.
[2] In The Conversation : https://theconversation.com/le-paradoxe-des-entreprises-liberees-liberation-ou-asservissement-89828. Docteur en Sciences de Gestion, Michel Dalmas est Professeur Associé à l’EMLV, Pôle Léonard de Vinci – UGEI.
[3] Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail, dans une publication datée du 8 mars 2018 accompagnant la diffusion d’un webinar consacré à l’entreprise libérée.
[4] Diego LANDIVAR et Philippe TROUVE (2017), « L’entreprise libérée », numéro spécial de la Revue Internationale de Psychosociologie & de Gestion des Comportements Organisationnels, Vol. XXIII, N°56, été. Cette source sera évoquée par la suite par « RIPCO ».